Dix mille pas et plus. Combien de fois par semaine prenez-vous l’escalier plutôt que l’ascenseur, pour monter ou du moins descendre quelques étages ? Et pour ceux qui travaillent dans un immeuble moderne, savez-vous au moins où se trouvent les cages d’escalier ? A l’heure où les modes de transport actifs (marche, vélo…) s’affirment comme des outils précieux de santé publique et de transition écologique, il est temps de se pencher sur cette modalité particulière qu’est la montée ou la descente d’escaliers.
Le sujet n’est pas anecdotique. Avec 100 millions de trajets quotidiens en France, les 630 000 ascenseurs sont le moyen de transport le plus utilisé dans le pays, affirme la Fédération des ascenseurs.
En matière de santé, les atouts des escaliers sont incontestables. « L’activité physique considérée actuellement comme la plus bénéfique pour la santé doit associer du travail cardiorespiratoire et du renforcement musculaire, et c’est le cas de la montée d’escaliers », souligne le cardiologue du sport François Carré (CHU de Rennes).
Il se réfère ainsi à des études prospectives ayant montré que la montée régulière d’escaliers est associée à une amélioration des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, avec une baisse des accidents cardiaques et vasculaires cérébraux. Cela contribue aussi à augmenter la capacité physique, reflet du capital santé. La descente de marches, elle, sollicite bien moins le cœur et le système respiratoire que l’ascension, mais c’est une activité pendant laquelle le muscle subit un étirement, qui est aussi un très bon exercice de renforcement musculaire, poursuit François Carré. « Celui-ci est même plus efficace qu’en montée, où le muscle subit un raccourcissement », précise-t-il.
Energie musculaire plutôt qu’électrique
Quid des potentielles économies d’énergie ? En France, les ascenseurs représentent de 5 % à 8 % de la consommation des bâtiments, soit au total 2 terrawattheures (TWh, soit un milliard de kilowhattheures) par an, l’équivalent de la consommation électrique d’une grande ville comme Nantes ou Bordeaux, indique la Fédération des ascenseurs.
Alors que 25 % du parc a plus de quarante ans, ces professionnels mettent en avant une politique de sobriété énergétique. La rénovation des ascenseurs anciens permet de diviser par trois leur consommation, de 3 400 KWh/an à 1 200 KWh/an. Les appareils de conception récente sont, eux, à 650 KWh/an, il existe même désormais des modèles à 0 KWh ou presque, alimentés par de l’énergie solaire, de l’éolien…
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