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38 millions d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de migraines chaque année. Bien plus qu’un gros mal de tête, la migraine est un trouble neurologique. Considéré comme l’un des plus courants du système nerveux.
Chez les enfants, les migraines peuvent s’accompagner de douleurs abdominales et de changements d’humeur. Parmi les symptômes simultanés des migraines, communs aux adultes et aux enfants, on note des troubles de la vue, des nausées, des vomissements, des étourdissements et une sensibilité au bruit, à la lumière, au contact et aux odeurs.
Les migraines sont considérées comme des accidents vasculaires. Car elles provoquent des changements de la taille des artères tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la boite crânienne. 80% des personnes souffrant de migraines en ont des antécédents familiaux.
Bien que l’on ne connaisse pas l’origine exacte des migraines, les chercheurs ont identifié des composants chimiques spécifiques qui peuvent provoquer les migraines, et d’autres qui peuvent contribuer à les prévenir.
Les migraines de l’enfant
Entre 5 et 10% des enfants qui souffrent de maux de tête chroniques souffrent un jour de migraine. La moitié d’entre eux ont leur première migraine avant l’âge de 12 ans ; certains médecins ont rapporté des cas de migraines chez des enfants de seulement 2 ans.
Les symptômes des migraines chez les enfants et les adolescents peuvent différer légèrement de ceux des adultes, mais le mal de tête est tout aussi invalidant. Parmi les symptômes qui diffèrent, on note :
- Des douleurs abdominales seules, sans symptômes de mal de tête, ce que l’on appelle une migraine abdominale
- La douleur persiste souvent moins longtemps, parfois moins d’une heure
- Les enfants se sentent parfois plus malades lorsque la migraine commence à passer ; ces symptômes peuvent être pires que ceux de la migraine
- Le mal de tête touche toute la tête et non un seul côté
- Le mal des transports peut être un indicateur de migraine chez les jeunes enfants
- Les maux de tête peuvent survenir très soudainement et l’enfant peut ressentir des douleurs intenses en moins de 15 minutes
Les parents veulent généralement savoir si leur enfant peut guérir de cette affection, mais il n’existe pas de réponse simple à cette question.Les enfants peuvent également présenter des comportements qui prédisent l’apparition de migraines dans les années qui suivent, tels que des vomissements occasionnels, en dehors de toute infection intestinale, des épisodes de vertiges et des coliques lorsqu’ils sont bébés.
Jusqu’à 40% des enfants cessent de souffrir de migraines avant l’âge de 22 ans, et certaines études suggèrent que le fait de gérer les migraines efficacement au cours de l’enfance peut réduire le risque que les maux de tête deviennent récurrents à l’âge adulte.
Chez les jeunes enfants, les garçons sont plus touchés par les migraines que les filles. Par contre, arrivées à l’âge de la puberté, les filles ont au moins deux fois plus de migraines que les garçons. À l’âge adulte, les femmes ont trois fois plus de risques de souffrir de migraines que les hommes, en raison des fluctuations hormonales.
Les placébos sont aussi efficaces que les médicaments pour soigner les migraines chez les enfants
Au cours d’une récente recherche publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM), les scientifiques ont découvert que les enfants réagissaient bien aux placébos en prévention de la migraine.
Les chercheurs ont comparé l’efficacité de deux médicaments couramment utilisés pour prévenir les migraines chez les enfants et les adultes, contre un placébo.
Les résultats ont montré qu’aucun des médicaments utilisés au cours de l’expérience n’était plus efficace que le placébo, et les effets secondaires des médicaments leur conféraient un profil risques/avantages moins favorable pour une population pédiatrique.
Il s’agissait là de la première étude sérieuse évaluant des médicaments génériques délivrés sur ordonnance, dans une population pédiatrique. L’objectif était de vérifier si l’un d’eux pouvait réduire de moitié le nombre de jours pendant lesquels les enfants souffraient de migraines, sur un mois.
Le Dr. Leon Epstein, chef du service neurologie de l’hôpital pour enfants Ann et Robert H. Lurie, à Chicago, a commenté les résultats en déclarant :
« Les résultats indiquent clairement que deux des médicaments les plus utilisés ne sont pas plus efficaces qu’un placébo et ont des effets secondaires. »
Il a poursuivi en encourageant les autres neurologues à avoir recours à des changements de mode de vie et à d’autres stratégies préventives plutôt qu’à des médicaments qui entraînent des risques et des effets secondaires pour les enfants.
Déclencheurs de migraines chez l’enfant
Pour réduire le nombre de migraines chez l’adulte et l’enfant, il faut commencer par réduire l’exposition aux déclencheurs connus, ou aux facteurs environnementaux qui augmentent les risques de déclencher une migraine. Il existe des déclencheurs connus pour la population pédiatrique qui peuvent différer légèrement de ceux des adultes.
Voici les coupables les plus connus pour déclencher un mal de tête chez de nombreux enfants souffrant de migraines :
- La caféine : bien qu’elle puisse contribuer à soulager un mal de tête déclaré, il est reconnu que consommer de la caféine peut également en être déclencheur.
- Certains aliments : parmi les aliments courants déclencheurs de migraines, on trouve les noix, le chocolat, l’alcool, le fromage vieilli, les coquillages, les hot dogs, la charcuterie, les aliments contenant des nitrates et tout ce qui contient du MSG.
Éliminez-les de l’alimentation de votre enfant pour prévenir les maux de tête. Vous pouvez essayer d’en réintroduire un tous les deux mois pour voir s’il provoque une migraine.
- Des changements météorologiques ou de pression atmosphérique.
- le stress : les évènements qui provoquent un stress dans votre vie, qu’il soit positif ou négatif.
Avoir recours à des méthodes de relaxation et rester calme peut contribuer à réduire le risque de migraine. - La dépression : courante au cours de l’adolescence, la dépression peut être provoquée par des changements hormonaux ou un stress situationnel, ou peut être héréditaire.
Il est important de faire aider votre enfant pour prévenir des dommages irréversibles et améliorer sa qualité de vie. - Les changements hormonaux : les changements mensuels apparaissant avec les menstruations, l’ovulation ou la grossesse.
S’il s’agit de l’un de vos facteurs déclencheur, vous pouvez réduire les effets d’une migraine en réduisant ou éliminant les autres déclencheurs connus pendant cette période du mois. - Manger : manger trop au cours d’un repas ou sauter un repas peut déclencher une migraine chez un enfant ou un adolescent.
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Le sommeil : un manque de sommeil ou un excès de sommeil peut perturber le système hormonal et déclencher une migraine.
Essayez de faire des nuits de huit heures d’un sommeil réparateur.
- La déshydratation : en particulier chez les enfants très actifs et durant les mois chauds de l’année.
Buvez jusqu’à ce que votre urine soit d’une couleur jaune pâle. Il peut être nécessaire de boire pendant et/ou entre chaque cours pour préserver l’hydratation. - La lumière des ordinateurs : les écrans d’ordinateur et des appareils mobiles peuvent déclencher des maux de tête.
Réduisez le temps que vous passez devant les appareils numériques et levez les yeux de l’écran régulièrement pour reposer vos yeux. - Voyager : les voyages perturbent le sommeil et les habitudes alimentaires. Essayez autant que possible de conserver vos habitudes.
- L’activité physique brutale : bien qu’elle puisse déclencher une migraine, une activité physique régulière contribue à réduire le nombre de migraines et améliore votre forme physique.
Le traitement des enfants est différent de celui des adultes
Au cours de l’étude publiée dans le NEJM, le principal objectif des chercheurs était de réduire de 50% le nombre de jours de maux de tête sur un mois. Les deux médicaments et le placébo ont atteint cet objectif : 55% du groupe topiramate, 52% du groupe amitriptyline et 61% du groupe placébo.
Ces résultats étaient bien plus significatifs dans les études portant sur des adultes. Qui obtiennent souvent un résultat positif malgré une faible différence entre le médicament et le placébo. Toutefois, les effets secondaires étaient également importants chez les enfants. La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est une approche non pharmacologique qui a apporté chez les enfants de meilleurs résultats que les médicaments, et offre de meilleurs résultats à long terme.
M. Powers, qui a participé à l’étude sur la TCC, a indiqué :
« L’état du groupe qui a reçu la TCC s’est amélioré et est resté meilleur. Il faut rendre la TCC plus accessible et en faire un traitement de première intention. »
Les chercheurs ont supposé que les enfants obtenaient de bons résultats avec la TCC car ils étaient habitués à apprendre de nouvelles méthodes et à faire des devoirs. Pour que la TCC soit efficace, les participants doivent non seulement apprendre à l’utiliser, mais aussi la pratiquer régulièrement. Les enfants étaient également plus ouverts à l’idée d’utiliser une technique qui n’impliquait pas de médicaments.
Pensez aux carences nutritionnelles et aux bactéries buccales
Au cours d’une étude récente publiée dans l’American Society for Microbiology, les chercheurs ont découvert que les personnes souffrant de migraines ont une plus forte croissance de bactéries buccales, qui réduisent les nitrates en nitrites. Votre corps convertit ensuite les nitrites en oxyde nitrique. Cela pourrait expliquer le lien entre le fait de manger des hot dogs, des viandes transformées et d’autres aliments riches en nitrates, et les migraines.
Dans une recherche séparée, les scientifiques ont établi un lien entre l’augmentation de la quantité d’oxyde nitrique et un risque accru de souffrir de migraines. Une autre recherche, menée par le centre médical pour enfants de Cincinnati, a découvert un lien entre les migraines et des taux de coenzyme Q10 (CoQ10) et de riboflavine au-dessous de la normale.
L’étude a confirmé un précédent travail identifiant des carences en CoQ10 et la possibilité pour qu’une supplémentation réduise les migraines. Les études ont démontré l’efficacité de la CoQ10 comme traitement prophylactique contre la migraine. Elles ont établi qu’elle était bien tolérée et qu’elle réduit le nombre et la fréquence des maux de tête.
Une carence en magnésium peut provoquer différents problèmes de santé, comme une dépression, l’agrégation plaquettaire, elle affecte le fonctionnement des récepteurs de sérotonine et la production et l’utilisation des neurotransmetteurs.
Les chercheurs supposent que les personnes souffrant de migraines pourraient développer une carence en magnésium pour différentes raisons : une mauvaise absorption, une perte rénale, une augmentation de son élimination due au stress ou de faibles apports nutritionnels. Quelle qu’en soit la raison, une recherche antérieure a démontré que les personnes souffrant de migraines sont susceptibles de présenter une carence en magnésium.
Comment soigner une migraine sans médicaments
Les migraines sont douloureuses, invalidantes et récurrentes. Si vous connaissez vos déclencheurs particuliers et les facteurs environnementaux qui risquent d’aggraver vos symptômes, vous pouvez établir un programme de mesures naturelles pour aider à prévenir de futures crises et diminuer la douleur lorsque vous avez une migraine.
Éteignez la lumière bleue
La lumière, sous son spectre complet, est une longueur d’onde bleue. De nombreux appareils numériques et sources de lumières LED émettent principalement de la lumière bleue. La recherche a montré que cette lumière augmente la douleur de la migraine. Et active le nerf trijumeau, qui est associé à la douleur des migraines.
Une étude récente, publiée dans le journal Brain de l’école de médecine d’Harvard, a découvert que les personnes souffrant de migraines voyaient leur douleur et leur photosensibilité diminuer lorsqu’elles étaient exposées à une lumière verte pure.
Les lunettes de soleil qui bloquent la lumière bleue stoppent la lumière associée à l’augmentation de la douleur des migraines. Pensez également à éviter de vous exposer à vos appareils numériques lorsque vous souffrez d’une migraine.
Éliminez les aliments transformés riches en nitrates
Le Dr. Brendan Davies, neurologue consultant à l’hôpital universitaire de North Midlands (R.U.) a fait le commentaire suivant à propos de l’étude qui associe le microbiote buccal aux migraines : « On soupçonne les nitrates d’être impliqués dans une affection que l’on appelle le mal de tête du hot dog ».
Parmi les aliments riches en nitrates, on trouve la charcuterie et les viandes transformées, le chocolat noir, les oignons, le chou frisé, le miel, les pistaches, les légumes en conserves et les fruits de mer conditionnés qui peuvent contenir des nitrates utilisés comme conservateurs.
Réduisez la consommation d’aliments qui déclenchent vos migraines
Les autres déclencheurs connus de migraines sont le sucre raffiné, les fromages vieillis, les produits à base de céréales raffinées, les produits contenant du gluten ou des levures, le vin rouge, le MSG et les poissons saumurés ou fumés.
Renforcez votre microbiote intestinal
En réduisant la consommation des nutriments nécessaires aux mauvaises bactéries présentes dans vos intestins (le sucre) et en augmentant les nutriments utilisés par les bonnes bactéries pour se développer (les fibres), vous pouvez agir positivement sur votre microbiote intestinal.
Les aliments fermentés ou un probiotique de bonne qualité peuvent également contribuer à renforcer votre système immunitaire.
Utilisez les huiles essentielles pour apaiser les tensions et réduire le stress
Réduire le stress peut aider à prévenir les migraines ou les céphalées de tension. Les huiles essentielles peuvent être appliquées sur les côtés du crâne ou du cou pour aider à réduire les tensions et le stress. Quelques gouttes d’huile sur une serviette chaude appliquée directement sur la tête peuvent également soulager la douleur. Parmi les huiles efficaces, on trouve l’huile de menthe poivrée, de lavande, d’eucalyptus, d’encens et de romarin.
Dormez sept à neuf heures par nuit d’un sommeil réparateur
Dormir suffisamment et avoir un sommeil réparateur est essentiel pour réduire le stress et conserver une santé optimale
Utilisez des techniques de relaxation pour réduire la douleur
Parmi les techniques qui aident à développer une forte connexion entre l’esprit et le corps et tant à identifier les moments de stress qu’à réduire ce stress, on trouve la méditation, le yoga, le biofeedback, la respiration profonde et l’imagerie guidée.
sources :
- Dr Mercola http://french.mercola.com/
- Medical Daily, August 2016
- World Health Organization, Headache Disorders
- Migraine Research Foundation, Migraine in Kids is Not Just a Bad Headache
- Cleveland Clinic, Migraines in Children
- The Migraine Trust, Guide for Parents and Carers
- New England Journal of Medicine, October 2016 DOI: 10.1056/NEJMoa1610384
- Medscape, October 2016
- NBC News, October 2016
- eMedicineHealth, Migraine Headaches in Children
- WebMD, Your Child’s Headache or Migraine
- KidsHealth, Migraines: What a Pain!
- Journal of the American Medical Association, December 2013;310(24):2622-2630
- American Society for Microbiology, October 2016, DOI: 10.1128/mSystems.00105-16
- CNN, October 2016
- Cephalalgia, April 1995; 15(2): 94-100
- MD, June 17, 2016
- Neurology, February 2005; 64(4): 713-715
- Headache, January 2007; 47(1): 73-80
- Journal of Neural Transmission, May 2012; 119(5): 575-579
- Epoch Times, September 22, 2016
- Nature Neuroscience, February 2010; 13(2): 239-245
- Oxford University Press, May 17, 2016
- The Guardian, October 18, 2016
- Healthy Child Healthy World, How to Avoid Added Nitrates and Nitrites in Your Food
- AMRAP Nutrition, Fuel Performance: 18 Nitrate Rich Foods For Nitric Oxide Production
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