
C’est une belle victoire pour Sanofi. Le géant pharmaceutique français vient de décrocher, jeudi 15 septembre, le feu vert de l’agence européenne des médicaments pour son vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS), qui cause des bronchiolites, cette infection des voies respiratoires qui touche essentiellement les nourrissons et les personnes âgées. L’arrivée sur le marché du Beyfortus, uniquement indiqué pour les jeunes enfants, est une véritable avancée médicale : il n’existait jusqu’à présent, malgré toutes les recherches menées depuis le milieu des années 1960 par les scientifiques et les chercheurs, aucun autre produit capable de prévenir durablement cette infection pourtant très répandue.
Une réussite, et surtout un soulagement pour le champion tricolore. Ces dernières semaines, la Big Pharma a été particulièrement malmenée en Bourse par les investisseurs. Inquiets par les éventuelles retombées financières d’un litige autour du Zantac, un traitement contre les brûlures d’estomac retiré du marché en 2019, et que des patients américains accusent d’être cancérigène, ces derniers ont durement sanctionné le cours de Bourse de Sanofi au mois d’août. Cette débâcle a surtout été suivie, quelques jours plus tard, par l’annonce de l’arrêt de l’amcenestrant, l’un des six programmes phares de la stratégie de développement de Sanofi, faute de résultats cliniques probants.
Une prouesse
L’autorisation du Beyfortus, autre molécule clé du portefeuille de médicaments de Sanofi, par l’agence européenne des médicaments arrive donc à pic pour remonter le moral des troupes. Même s’il n’est pas à mettre au seul crédit du Français. Sanofi s’est allié pour l’occasion à son rival d’Outre-Manche, AstraZeneca, en 2017. Au Britannique l’essentiel de la recherche et la production du vaccin (aux États-Unis), le Français s’occupera, lui, de la commercialisation.
Il permet aussi à Paul Hudson, directeur général de Sanofi, de confirmer en partie la pertinence de sa stratégie pour dynamiser la croissance du laboratoire pharmaceutique en se concentrant sur les innovations thérapeutiques dites de rupture. Accusant le coup de l’échec de l’amcenestrant, le dirigeant en avait fait le point d’orgue de son discours, lors d’une visite, le 9 septembre, du site de R&D et de production du Français à Vitry-sur-Seine : « Notre entreprise ne doit pas répéter le travail des autres, elle doit transformer la pratique de la médecine. (…) Je préfère que nous pourchassions des miracles, plutôt que de faire des choses sans risque que d’autres entreprises ont déjà fait », insistait-il.
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