La marque de pizzas surgelées Buitoni (Nestlé) a annoncé, vendredi 18 mars, dans un communiqué, le rappel immédiat de l’ensemble de la gamme Fraîch’Up en raison de la présence de la bactérie Escherichia coli.
L’agence Santé publique France avait annoncé le 12 mars que la recrudescence des cas de contaminations graves à la bactérie E. coli avait causé la mort de deux enfants dans l’Hexagone depuis le début de l’année.
Buitoni demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch’Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de les jeter, après avoir été informée de la présence de la bactérie Escherichia coli dans la pâte d’un produit.
Dans un communiqué vendredi soir, les autorités sanitaires soulignent que, dans le cadre des investigations actuellement menées sur des cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) graves signalés depuis le 1er janvier en France, « les analyses (épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité) menées suggèrent, à ce stade, un lien possible avec la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni ».
« Les investigations se poursuivent pour déterminer l’origine de la contamination, y compris pour d’autres produits, ainsi que les enquêtes épidémiologiques, afin d’établir les liens potentiels avec l’ensemble des cas détectés sur le territoire depuis début janvier 2022 », détaille également le communiqué commun de la direction générale de la santé (DGS), de Santé publique France et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Cinquante-huit cas dans douze régions de France
A la date du 17 mars, vingt-sept cas de SHU ou infection grave, liés à la bactérie E. coli présentant des caractéristiques similaires, avaient été identifiés, « et trente et un cas supplémentaires sont en cours d’investigation », selon ce communiqué. « Les enfants malades, âgés de 1 à 18 ans avec un âge médian de 5 ans et demi, ont présenté des symptômes entre le 10/01/2022 et le 10/03/2022. Deux enfants sont décédés », est-il rappelé.
« Ces cinquante-huit cas sont survenus dans douze régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (treize cas), Nouvelle-Aquitaine (neuf cas), Pays de la Loire (neuf cas), Bretagne (six cas), Ile-de-France (six cas), Grand-Est (cinq cas), Auvergne-Rhône-Alpes (trois cas), Bourgogne-Franche-Comté (deux cas), Centre-Val de Loire (deux cas), Normandie (un cas), Occitanie (un cas) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (un cas) », détaille le communiqué.
Plus tôt dans la journée, le directeur général chargé de la communication de Nestlé France, Pierre-Alexandre Teulié, avait déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que « les autorités publiques [étaient] en train d’investiguer sur la recrudescence de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) liés à des E. coli pour en comprendre l’origine ».
« Il n’existe aucun lien avéré entre nos produits et les intoxications survenues », avait-il affirmé, ajoutant que le rappel était une « initiative de Buitoni au nom du principe de précaution ». « Nous avons été avertis qu’une pizza non consommée présentait une trace d’Escherichia coli », a encore déclaré M. Teulié.
La DGS a précisé à l’AFP que les souches détectées dans une pizza Buitoni Fraîch’Up étaient des bactéries E. coli productrices de shigatoxines, pour lesquelles il n’existe pas de critère de sécurité réglementaire, mais un critère « opposable aux professionnels » leur est « appliqué en routine par les professionnels et les services de la direction générale de l’alimentation ». « Une des caractéristiques des pizzas surgelées, c’est que les Escherichia coli disparaissent avec la chaleur, une pizza passée au four ne présente plus de danger si elle est consommée », selon M. Teulié.
Les consommateurs peuvent prendre une photo de l’emballage avec les références pour être remboursés en contactant le service consommateurs, ajoute la marque, en présentant ses excuses aux acheteurs. « Nos procédures de fabrication, nos contrôles qualité et le respect des consignes de conservation, de préparation et de cuisson garantissent l’hygiène et la sécurité alimentaire de nos pizzas », précise Buitoni dans son communiqué.