(Québec) Le gouvernement Legault décaissera 200,5 millions sur cinq ans pour améliorer la qualité de vie des proches aidants. Près de la moitié des investissements ira au rehaussement des services de répit « de tous types » pour donner un peu d’air aux proches aidants.
La ministre responsable des Aînés et Proches aidants, Marguerite Blais, a présenté mercredi son plan d’action gouvernemental pour les personnes proches aidantes 2021-2026 qui vise essentiellement à réaliser les orientations de la Politique nationale pour les proches aidantes, présentée au printemps dernier.
Québec investira 95 millions d’ici 2026 dans la bonification des services de répit destinés aux proches aidants, souvent à bout de souffle et de ressources. « [On parle de] répit de tous types, ça peut être pour déficience physique, intellectuelle, spectre de l’autisme, c’est aussi toutes les Maisons Gilles-Carle, c’est Baluchon Alzheimer. On parle de multiples organismes qui seront soutenus », a précisé Mme Blais.
« On ne veut pas deux personnes malades, on ne veut pas le proche aidant malade », a illustré la ministre.
Un montant de 60 millions ira à l’offre de soutien psychosocial individuel et de groupe, notamment des services virtuels. Quelque 15 millions sont prévus pour mieux faire connaître le rôle de proche aidant.
« Ce plan d’action part de la base, ce n’est pas du haut-là conçu par le ministère, c’est un plan qui a été conçu par des organismes, on a consulté à de multiples reprises », a assuré Mme Blais qui était accompagnée mercredi du directeur général de l’Appui pour les proches aidants, Guillaume Joseph, et de la directrice générale de Proche aidance Québec, Mélanie Perroux.
« C’est tellement important de reconnaître le rôle fondamental des personnes proches aidantes et le fait que ce soit maintenant enchâssé dans une loi, il n’y a jamais un gouvernement qui va faire fi à la fois d’une politique et d’un plan d’action », a fait valoir la ministre Blais.
Rappelons que la Politique nationale pour les proches aidantes découle de la Loi visant à reconnaître et à soutenir les personnes aidantes, adoptée en octobre 2020.
Effets sur les soins à domicile
Le déploiement du plan d’action gouvernemental aura des effets sur l’offre de services à soins à domicile, a fait observer Mme Blais. « Si tu soutiens le proche aidant dans sa mission pour faire en sorte que des personnes puissent rester à domicile le plus longtemps possible, ça va changer la donne », a-t-elle assuré.
Lors de son discours d’ouverture la semaine dernière, le premier ministre François Legault a annoncé qu’il donnera un mandat à la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, pour se pencher spécifiquement sur les soins à domicile. Elle devra soumettre ses recommandations au gouvernement. Le mandat n’a pas encore été défini.
« Au bout de quatre ans, on aura investi 1,8 milliard [dans les soins à domicile]. Est-ce que ce 1,8 milliard pourrait être investi de façon plus efficiente ? […] Ce qu’on veut, c’est que la commissaire examine ce qui se fait de mieux ailleurs, et à partir de ça, on va pouvoir évoluer par rapport aux services de soins à domicile parce que c’est tellement essentiel. C’est la base de tout », a expliqué Mme Blais.
On estime à 1,5 million le nombre de personnes proches aidantes au Québec, dont 58 % sont des femmes, selon Statistique Canada.