Le gouvernement Legault allonge 65 millions dans une nouvelle stratégie nationale de prévention du suicide, avec l’objectif de réduire de 10 % le nombre de décès dus à des suicides d’ici quatre ans.
Publié à 9h49
C’est ce que le ministre de la Santé, Christian Dubé, doit annoncer vendredi en fin d’avant-midi, lors d’une conférence de presse prévue à Montréal. Québec veut notamment passer sous la barre des 1000 décès par suicide d’ici 2026.
Le directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), Jérôme Gaudreault, ainsi que les co-présidents du Collectif pour une stratégie nationale en prévention du suicide, Lorraine Dechênes et Michael Sheehan, devraient également prendre la parole.
D’après les plus récentes observations du Bureau du coroner en chef du Québec, colligées par l’Institut national de santé publique (INSPQ), on estime que 1016 Québécois ont mis fin à leurs jours en 2020. Pour l’instant, il s’agirait donc de 112 suicides de moins qu’en 2019. Cette année-là, 1128 personnes s’étaient suicidées au Québec. En 2018, ce chiffre était de 1094. Les données de 2021 ne sont pas encore disponibles.
Normaliser la demande d’aide
Selon nos sources, la Stratégie nationale 2022-2026 – qui s’inscrit dans le plan Santé du ministre – vise notamment à normaliser la demande d’aide, en particulier chez les hommes, en donnant plus d’information sur les ressources existantes.
En coulisses, on indique vouloir porter une attention particulière aux « effets pervers possibles » des activités de sensibilisation auprès de la population, en informant la population et les médias sur les bonnes pratiques à adopter lorsque le suicide est abordé dans l’espace public.
Québec veut par ailleurs dorénavant suivre l’évolution des moyens qu’utilisent les Québécois pour s’enlever la vie, citant notamment le nombre de surdoses ou « l’accès aux lieux élevés et autres structures ». En décembre dernier, La Presse rapportait qu’une recrudescence des tentatives de suicide a poussé le Groupe Signature sur le Saint-Laurent (SSLG) à « amorcer une réflexion » sur la sécurité au pont Samuel-De Champlain (PSDC). Plusieurs experts s’inquiétaient alors de la hausse de la détresse un peu partout dans la société depuis quelques mois.
Dans le réseau de la santé, les autorités comptent également sensibiliser les médecins et tout autre professionnel « aux risques que représente l’usage de certains médicaments » dans le contexte de comportements suicidaires. Enfin, le gouvernement Legault vise à développer un mécanisme lui permettant de contacter systématiquement les familles et les proches à la suite d’un décès par suicide.
Rappelons que trois Québécois meurent par suicide chaque jour, en moyenne. Selon des données issues des organismes en prévention, ce sont environ 30 personnes qui ont fait une tentative de suicide pour chaque personne décédée par suicide, et 200 autres qui ont eu des idées suicidaires.
La nouvelle stratégie nationale gouvernementale est issue d’un large processus de consultations, qui a été mené au cours des derniers mois avec plusieurs organismes du réseau de la santé et des services sociaux, des ordres professionnels, des groupes de recherches et des organisations syndicales, entre autres.
Avec Fanny Lévesque
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Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Vous pouvez aussi consulter le site commentparlerdusuicide. com
Les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels viennent en aide aux proches de victimes d’actes criminels à la suite d’événements traumatiques : 1-866-le CAVAC (1 866 532-2822) ou cavac. qc. ca