Menaces, attaques personnelles et atteintes à la crédibilité. La loi doit protéger les médecins de l’intimidation qu’ils subissent en ligne, exige l’Association médicale canadienne.
Si le phénomène existait avant la pandémie, ce dernier a pris de l’ampleur au cours des 20 derniers mois. « Beaucoup de médecins se sont prononcés pour la promotion de certaines pratiques et ont milité pour certaines causes, explique le Dr Abdo Shabah, urgentologue et porte-parole de l’Association médicale canadienne. Ça a amené beaucoup de résistance de la part de certaines personnes en ligne. »
La vaccination, entre autres, a été un sujet au cœur de cette cyberintimidation. Les efforts de certains internautes pour miner la crédibilité de médecins ou réduire la portée de leur message ont pris de l’ampleur ces derniers temps, souligne l’urgentologue.
Le gouvernement de Justin Trudeau doit réagir et faire de la cyberintimidation envers les médecins une infraction au niveau du Code criminel du Canada, soutient le Dr Shabah. Les plateformes de réseaux sociaux sont aussi interpellées par l’Association médicale canadienne, qui souhaite qu’elles élaborent un plan d’action pour lutter contre ce phénomène.
La cyberintimidation permet à la désinformation de gagner du terrain, estime Dr Shabah. « C’est quelque chose qui décourage [les médecins] de s’impliquer au niveau des réseaux sociaux, d’amener de l’information et d’éviter qu’il y ait de fausses informations qui circulent, fait-il valoir. Plus on intimide, moins ces gens-là ont envie de s’impliquer. » Les professionnels de la santé perdent espoir en leur capacité de faire changer les choses, ajoute l’urgentologue.
Avec les problèmes qui sévissent dans le réseau de la santé, comme l’accès aux médecins de famille, Dr Shabah craint que l’intimidation en ligne explose. « Au-delà de la pandémie, on pense que ça se poursuivre avec tout le stress qui va être amené au niveau du réseau », soutient-il.
Plus de détails à venir.