

A l’approche des fêtes de fin d’année, le climat s’alourdit entre les syndicats de médecins libéraux, qui lancent des appels à la mobilisation, et le gouvernement déjà aux prises avec les fortes tensions du système hospitalier. Le ministre de la santé, François Braun, a fait passer un message à l’adresse des médecins de ville, dans un entretien accordé le 18 décembre au Journal du dimanche : « Sans remettre en question le droit de grève, j’appelle à la responsabilité, parce que la période entre Noël et le Nouvel An est toujours compliquée, encore plus cette année du fait de la triple épidémie. » Ce message, il l’a réitéré à plusieurs reprises depuis.
Après une première mobilisation les 1er et 2 décembre, qui a vu bon nombre de cabinets médicaux fermer (entre 60 % et 80 %, selon les promoteurs du mouvement), une deuxième grève se dessine entre Noël et le jour de l’An. A l’initiative une fois encore, le collectif Médecins pour demain, fort de quelque 15 000 membres sur les réseaux sociaux, a tenu une conférence de presse, mercredi 21 décembre. L’occasion de décliner ses propositions pour refonder la médecine de ville – « guichet unique » pour les patients en affection de longue durée, « exercice déporté » en zone sous-dotée, fin des rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP), etc. Le collectif porte aussi la revendication d’une consultation à 50 euros, qui avait servi de mot d’ordre, parmi d’autres, les 1er et 2 décembre.
Quel front syndical ?
Le front syndical, soudé au début du mois, reste encore difficile à évaluer, à ce stade. Si le syndicat de l’Union française pour une médecine libre et la Fédération des médecins de France relaient une fois encore l’initiative de Médecins pour demain, appelant eux aussi à la grève durant la « trêve des confiseurs », la Confédération des syndicats médicaux français suggère de ne fermer les cabinets que les samedis. Le Syndicat des médecins libéraux, lui, hausse le ton, appelant à la fermeture et à la grève des gardes entre le 26 décembre et le 5 janvier inclus. Côté généralistes, Médecins généralistes de France soutient diverses initiatives, à commencer par les « vendredis de la colère » lancés avec des organisations d’étudiants et d’internes. Tandis que les spécialistes du syndicat Avenir Spé restent à l’écart, jugeant que « ce n’est pas l’heure », puisque « les négociations conventionnelles commencent à peine ».
La pression des médecins s’inscrit, de fait, dans le cadre du round conventionnel entre l’Assurance-maladie et les représentants des praticiens libéraux, qui doit fixer les conditions du contrat les liant pour les cinq prochaines années. Ces discussions, lancées en novembre, ont donné lieu, le 15 décembre, à une réunion plénière, au cours de laquelle une refonte des tarifs autour de « trois niveaux » de consultation a été évoquée. Mais sans avancer de chiffres, ce qui irrite nombre de syndicats.
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