Tribune. Le débat autour de la mort assistée tient aux conditions parfois très pénibles de souffrance physique et/ou psychique en fin de vie, qui se prolongent, sans que le malade y trouve sens, au point qu’il demande d’y mettre fin. La question n’est pas celle de la mort, inéluctable, mais celle de décider comment on voudrait terminer sa vie, ce qui peut paraître identique à mourir mais ne l’est pas.
Il n’est pas naturel de décider du moment, ni de la façon dont on va mourir et c’est probablement la seule façon de vivre sans être obnubilé par la mort. Pour celui dont la mort, suite à une maladie incurable, est si proche qu’il n’est plus possible de l’éviter, la situation est toute autre. Le plus souvent, les conditions de fin de vie, même douloureuses, sont supportables, et la demande peut même être de prolonger la vie à tout prix. D’autres fois cependant, la fin de vie s’accompagne d’une souffrance telle que le malade demande à écourter sa vie.
Décider pour soi-même
Pour le malade qui souhaite une aide active à mourir, la demande est celle de vivre le dernier acte de sa vie conformément à ce qu’il a vécu, en tant qu’acteur doté d’un certain degré de liberté, selon l’idée qu’il se fait de sa dignité. Voilà ce qui guide la démarche : la dignité. Le premier article de la Déclaration des droits de l’homme décrète que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Cette valeur intrinsèque de l’être humain, qui impose le respect, qui le différencie de l’animal ; cette valeur inaliénable qui en fait un sujet et non plus un objet. Ce mot englobe une liberté, des choix, un certain degré d’autonomie. Chacun en a une représentation et la définition est plurielle selon les cultures, les époques, les individus mais elle englobe tout cela.
Le malade souhaite décider, pour lui-même, jusqu’où la vie en vaut encore la peine, jusqu’où elle contient suffisamment d’humanité pour garder du sens. La perte de dignité sera parfois la dépendance extrême pour tous les gestes de la vie jusqu’aux besoins vitaux que sont l’alimentation, l’élimination intestinale, ou encore l’intolérance à la douleur. Le plus souvent ces situations sont très intriquées et souffrances physique et psychique sont mêlées.
Accompagnement
Dans certains pays, l’euthanasie ou le suicide assisté sont légalisés et cette aide active à abréger la vie est alors apportée par le médecin qui vérifie au préalable que le cadre légal de cette démarche soit bien respecté, à savoir une situation médicale sans issue, qui résulte d’une affection grave et incurable et provoque une souffrance physique et/ou psychique insurmontable.
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