
C’est le deuxième étage de la fusée de la concertation nationale sur la fin de vie, conçue selon les plans d’Emmanuel Macron. Après le lancement d’une « convention citoyenne » qui commencera ses travaux le 9 décembre et rendra un avis d’ici à la fin mars, l’exécutif a mis sur le pas de tir, jeudi 27 octobre, un groupe de travail « transpartisan » de députés et de sénateurs qui devrait travailler pendant quelques mois.
Tous les groupes politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat ont été invités à dépêcher deux représentants chacun à la première réunion des parlementaires, qui devait se tenir jeudi au ministère du renouveau démocratique d’Olivier Véran, accompagné d’Agnès-Firmin le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé.
La répartition des rôles entre les deux ministres demeure un sujet sensible. Le cabinet de Mme Firmin-Le Bodo explique qu’elle « pilote ce groupe des parlementaires en lien » avec M. Véran. Dans l’entourage de M. Véran, on souligne qu’il va « copiloter » ce groupe, puisqu’il est chargé d’orchestrer la concertation nationale.
Mercredi, le tour de table complet des participants était encore tenu secret, par peur de désistements de dernière minute. Certains groupes, de fait, font défection. Celui des Républicains, à l’Assemblée, affirme ne pas avoir reçu de carton d’invitation… « Vérification faite, personne n’a vu ce courrier », assure Olivier Marleix, patron des députés LR. Le « courrier a bien été reçu », glisse le cabinet de M. Véran. Quand bien même, répond M. Marleix, « nous ne participerions pas. Ce n’est pas au gouvernement de créer des groupes parlementaires », affirme le député d’Eure-et-Loir.
Chaise vide également pour la droite sénatoriale. « Avec ce groupe de travail, les ministres tentent d’embrigader les parlementaires », dénonce Bruno Retailleau, patron des LR au palais du Luxembourg. Il a pris sa décision « avec Gérard Larcher [président (LR) du Sénat] », précise le sénateur de Vendée.
Les députés PS participeront
A gauche, les sénateurs socialistes aussi se tiennent à l’écart. « Nous ne participerons pas à ce groupe, déclare Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice (PS) de Paris. Notre groupe a déposé [en novembre 2020] une proposition de loi sur le droit à mourir dans la dignité dont j’étais la première signataire. Elle a été débattue au Sénat. L’Assemblée nationale a débattu du sujet lors de la proposition de loi d’Olivier Falorni [en avril 2021]. Notre position a été largement exposée dans les débats. Elle est donc connue. »
Il vous reste 52.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.