
La prévalence du diabète (type 1 et type 2, diagnostiqué et non diagnostiqué) ne cesse d’augmenter depuis une vingtaine d’années. Il touchait 537 millions de personnes dans le monde en 2021, 4,5 millions en France. Près d’un adulte sur dix pourrait être concerné d’ici 2045, selon la Fédération internationale du diabète. La diabète peut être une maladie grave à l’origine de complications s’il n’est pas soigné, il tue près près de 2 millions de personnes par an. Le diabète correspond à une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang. Dans le cas du diabète de type 1, ce dérèglement est dû à une carence de production d’insuline. Tandis que le diabète de type 2 est lié à une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme.
En France, la prévalence du diabète est passée de 4,6 % en 2012, à 5,3 % en 2020, soit plus de 3,5 millions de personnes traitées pharmacologiquement, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France (SPF) de novembre 2021, établi à partir des données de l’Assurance-maladie, dont 850 000 sont traitées par insuline. A ces chiffres s’ajoutent les personnes identifiées mais non traitées, ou qui s’ignorent. La maladie est plus fréquente chez les personnes les plus défavorisées socioéconomiquement, ajoute SPF.
Le diabète de type 2 est de loin le plus fréquent (90 %). La prévalence s’accroît de 2,5 % à 3 % chaque année, en lien avec le vieillissement de la population. Il est souvent lié à l’évolution des modes de vie, une alimentation trop riche ou déséquilibrée et un manque d’activité physique. Ainsi, il y en a de plus en plus chez les enfants, adolescents et jeunes adultes, en raison de l’obésité.
Facteurs épigénétiques
Pour le diabète de type 1, environ 225 000 personnes sont concernées en France. Il augmente d’environ 4,5 % par an depuis une dizaine d’années. 2 500 personnes sont chaque année diagnostiquées, principalement des enfants ou des jeunes, selon le BEH. « L’enjeu du diagnostic reste majeur, il faut être vigilant sur les symptômes annonciateurs de la maladie, quand l’enfant se remet à faire pipi au lit, a des urines fréquentes, boit beaucoup car encore aujourd’hui, on le détecte souvent trop tard », insiste Carine Choleau, de l’association Aide aux jeunes diabétiques (AJD).
Si les raisons de cette hausse ne sont pas très claires, « plusieurs facteurs épigénétiques, environnementaux [déterminants de santé et perturbateurs endocriniens] peuvent l’expliquer », indique Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques. « Une explication tient la corde en ce moment : certains avancent une hypothèse hygiéniste, c’est-à-dire que le fait d’avoir un environnement très aseptisé rendrait le système immunitaire moins affûté », précise Jean-Pierre Riveline, responsable du Centre universitaire du diabète et de ses complications (CUDC) à l’hôpital Lariboisière (APHP). Des études ont aussi suggéré le rôle d’infections virales dans la survenue d’un diabète de type 1, tels que le virus Coxsackie B.