Les campagnes pour les élections présidentielle et législatives sont maintenant derrière nous, et il faut bien constater qu’un thème en a été totalement absent : l’accompagnement des personnes vieillissantes. L’avancée en âge n’a été vue que sous l’angle des retraites à payer, et donc c’est l’âge du départ à la retraite qui a focalisé l’attention et animé les débats.
L’espérance de vie continue d’augmenter, mais avancer en âge c’est aussi voir croître le risque de perdre une partie de son autonomie et d’avoir besoin d’une aide pour les actes de la vie quotidienne. La crise sanitaire a mis en lumière ceux et celles qui, au quotidien, accompagnent les personnes âgées ou handicapées à leur domicile.
Comme les soignants, on les a applaudis et on a loué leur dévouement, leur disponibilité, leur humanité. Comme pour d’autres métiers, nous avons tous pris conscience de leurs salaires insuffisants. L’Etat, dans une volonté de reconnaissance, a décidé une refonte de la grille salariale conventionnelle qui s’applique depuis le 1er octobre 2021.
Le rôle central des associations
La mesure était justifiée, mais nos élites technocratiques ont mal évalué les implications économiques de cette mesure pour les conseils départementaux et les structures qui assurent l’aide à domicile. L’aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées est essentiellement assurée par des associations implantées localement. Aujourd’hui, ce secteur associatif est en profonde crise financière.
Plus des deux tiers de leur activité sont liés aux plans d’aide financés et tarifés par les conseils départementaux. Or, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a enjoint aux départements de ne pas modifier leur tarification, tout en leur demandant d’accorder des dotations exceptionnelles qui n’arrivent pas toujours ou souvent avec retard. Ce sont donc les tarifs 2021 qui s’appliquent.
L’augmentation des salaires liée à la refonte des grilles salariales s’accompagne d’un accroissement des charges salariales majoré dans certains cas par la perte de certaines exonérations de charges, en lien avec le gonflement de la masse salariale. Concrètement, pour les associations, cela veut dire que chaque intervention est payée moins que ce qu’elle coûte en réalité. L’écart se chiffre en euros…
La pérennité des associations d’aide à domicile menacée
Quelle entreprise travaillerait plusieurs mois en perdant de l’argent chaque fois qu’elle produit un service ou un bien ? Eh bien c’est ce qu’on a imposé, depuis octobre 2021, aux associations d’aide aux personnes âgées et handicapées. Beaucoup sont obligées depuis cette date de puiser tous les mois dans leurs réserves financières pour assurer le paiement des salaires.
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