
La vaccination contre la variole du singe sera maintenue en France pendant encore plusieurs mois en 2022 et probablement début 2023, a indiqué mardi 30 août le ministère de la santé, se félicitant d’une mobilisation qui « commence à porter ses fruits ».
« La prévention globale permet pour la première fois une baisse de l’incidence », s’est réjoui lors d’un point de presse le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé. Ses propos faisaient écho à ceux de l’Organisation mondiale de la santé qui a jugé peu avant « encourageants » les signes de ralentissement de l’épidémie de la variole du singe en Europe.
Si les modélisations scientifiques vont dans le sens d’une poursuite de la diminution du nombre de nouveaux cas, nous « devons tout faire pour réduire encore l’impact de l’épidémie », a cependant préconisé le M. Salomon.
En France, le dernier bilan fait état de 3 547 cas confirmés. En nombre de cas, le pays se situe au quatrième rang européen, mais arrive au septième rang si on rapporte ce nombre à la population, a détaillé Laëtitia Huiart, directrice scientifique de Santé publique France. Environ 1 % des personnes malades ont dû être hospitalisées, un chiffre « stable ». « Les données suggèrent qu’on a passé le pic de contaminations, mais on reste très prudents », a-t-elle déclaré.
70 000 doses de vaccin administrées
En France, 220 centres de vaccination ont permis d’administrer à ce jour 70 000 doses de vaccin. « D’ici la fin de la semaine, on aura dépassé les 140 000 doses livrées sur le terrain », a détaillé Jérôme Salomon.
L’expérimentation d’une vaccination dans cinq pharmacies de trois régions, lancée début août, est « positive », mais il reste des « difficultés organisationnelles et logistiques, avec des enjeux de froid, de conservation » des doses de vaccin, a-t-il aussi indiqué. Si on peut « prôner un élargissement pragmatique » de l’initiative en fonction des besoins, elle n’a pas vocation à être généralisée, a-t-il poursuivi.
La vaccination ne peut de toute façon pas suffire pour endiguer l’épidémie, a rappelé M. Salomon, insistant sur l’importance de la prévention et des comportements individuels et collectifs.
Le ministre de la santé, François Braun, réunira le 13 septembre « toutes les parties prenantes, les associations notamment », comme il l’avait fait début août, pour faire un point sur l’épidémie, annonce-t-il dans un entretien au Quotidien du médecin.