Yaël Braun-Pivet prend le contre-pied du gouvernement. La présidente La République en Marche (LRM) de la commission des lois à l’Assemblée nationale revendique le « droit de choisir sa fin de vie », dans une interview au Journal du Dimanche (JDD). Elle affirme qu’elle votera une proposition de loi qui sera examinée en avril au Palais Bourbon, dans le cadre de l’espace réservé au groupe Libertés et Territoires.
« J’ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j’avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies. »
Jean-Louis Touraine (ex-député socialiste, LRM) a déposé un texte en faveur d’une « aide médicalisée active à mourir » pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LRM et au-delà, soit 164 élus de la majorité.
Comme lui, la députée des Yvelines va à l’encontre de la position prudente du gouvernement qui lors d’un débat au Sénat sur une proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité », a opposé une fin de recevoir au texte.
Des actions attendues
Le ministre a annoncé, jeudi, le lancement dès avril d’un cinquième « plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie », le précédent s’étant interrompu en 2019.
Mais pour Mme Braun-Pivet, « la loi Claeys-Leonetti est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l’accès aux soins palliatifs. Mais c’est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent ».
« Il ne faut plus tergiverser, il faut agir. (…) Moi, je suis parlementaire et je considère qu’on ne peut pas débattre de ce sujet partout, juste au Parlement », a affirmé Mme Braun-Pivet. Celle-ci propose que si le texte de loi « Libertés et Territoires » est adopté à l’Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat pourrait le reprendre.