
La Commission européenne a proposé mercredi 29 juin d’interdire dans les vingt-sept pays de l’Union européenne (UE) les versions aromatisées de tabac chauffé, un nouveau type de produit commercialisé sous forme de bâtonnets pour concurrencer les cigarettes électroniques. La proposition va désormais être examinée par le Conseil de l’UE et le Parlement européen.
Le texte ne concerne donc pas les cigarettes électroniques et leurs liquides, a précisé Stefan De Keersmaecker, porte-parole de l’exécutif européen, mais vise le tabac chauffé qui, inhalé, est susceptible d’être nocif pour la santé. « L’interdiction d’arômes pour ces liquides est une décision à prendre par les Etats membres, ce n’est pas couvert par notre proposition d’aujourd’hui », a ajouté M. De Keersmaecker.
Le tabac chauffé connaît un succès croissant, notamment auprès des jeunes. Lancé par l’industrie en réponse au succès des e-cigarettes, il exploite une solution dite de « chauffe » du tabac, censée limiter les effets néfastes liés à la combustion et à la fumée qu’elle dégage. Comme pour le vapotage, ce tabac est décliné en différents arômes.
Produits potentiellement nocifs
Mais la Commission relève que la « chauffe » vise malgré tout à libérer de la nicotine, et provoque l’émission d’autres produits chimiques potentiellement néfastes pour la santé.
Dans un communiqué, la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a justifié :
« Neuf cancers du poumon sur dix étant causés par le tabac, nous voulons rendre le tabagisme aussi peu attrayant que possible pour protéger la santé de nos citoyens et sauver des vies. Pour y parvenir, il est essentiel de prendre des mesures plus énergiques pour réduire la consommation de tabac (…) et de suivre le rythme des évolutions pour faire face au flux incessant de nouveaux produits qui arrivent sur le marché – ce qui est particulièrement important pour protéger les jeunes. »
Des ventes en hausse
La vente des produits du tabac a fait l’objet d’une directive européenne en 2014, qui en a fixé le cadre législatif sur le territoire de l’Union, mais les évolutions constatées sur ce marché autorisent la Commission à modifier ce cadre.
Mercredi, l’exécutif européen a notamment mis en avant le fait que le volume des ventes de « produits du tabac chauffés » a augmenté de 10 % ou plus dans au moins cinq pays de l’UE, soit le minimum requis pour durcir la législation.
Selon la Commission, la vente de ce dernier type de produits a explosé dans plusieurs Etats membres entre 2018 et 2020, notamment en France (406 % d’augmentation), au Portugal (180 %) ou aux Pays-Bas (153 %).