Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a profité de la journée mondiale sans tabac, mardi 31 mai, pour signer un décret qui bannit définitivement les cigarettes électroniques dans le pays.
Le Mexique a déjà interdit, en octobre, l’importation et l’exportation des e-cigarettes et de leurs recharges de liquide à vapoter. Des commerçants continuaient cependant d’écouler leur stock, a reconnu le vice-ministre de la santé, Hugo Lopez-Gatell. La nouvelle interdiction couvre « la circulation et la commercialisation de ces nouveaux produits », a-t-il ajouté.
« C’est un mensonge de dire que les nouveaux produits, les vapoteuses, sont une alternative aux cigarettes », a décrété le président devant la presse, estimant qu’elles étaient « également mauvaises pour la santé ».
Les e-cigarettes chauffent une cartouche de liquide contenant généralement de la nicotine. L’utilisateur inhale la vapeur qui en résulte, imitant ainsi les cigarettes traditionnelles. Les partisans du vapotage affirment qu’il est une alternative pour arrêter le tabac car, contrairement aux cigarettes, il n’y a inhalation ni de goudron ni de monoxyde de carbone, les deux principaux éléments à l’origine des innombrables cancers et maladies cardiovasculaires liés au tabagisme. Mais, le plus souvent, elles sont chargées en nicotine, la substance à l’origine de l’addiction au tabac. Et leur vapeur contient des particules fines dont on ignore les effets à long terme.
Une industrie néfaste pour la santé et pollueuse
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les cigarettes électroniques sont dangereuses pour la santé et a appelé à une réglementation stricte pour empêcher les jeunes en particulier de les utiliser. « A ce jour, 32 pays ont interdit la vente d’inhalateurs électroniques de nicotine », a indiqué l’OMS dans un communiqué de juillet 2021, ajoutant que 79 autres pays avaient pris des mesures restrictives.
Dans cette journée mondiale sans tabac, le gouvernement de la ville de Mexico a, pour sa part, promis que son célèbre « Zocalo » (place centrale) et les alentours de la cathédrale seraient des zones sans tabac afin de sensibiliser aux risques pour la santé. Depuis une dizaine d’années au Mexique il est interdit de fumer dans les espaces fermés, les magasins, bars et restaurants, avec des exceptions pour certains lieux de divertissement, les contrevenants s’exposant à une amende de 45 à 85 dollars (entre 42 et 80 euros environ)
L’OMS a averti dans un rapport, publié mardi, que l’industrie du tabac est l’un des plus grands pollueurs au monde et qu’elle est responsable de la perte de quelque 600 millions d’arbres chaque année, de l’utilisation de 200 000 hectares de terres et de 22 milliards de tonnes d’eau par an tout en émettant environ 84 millions de tonnes de CO2.