(Québec) Les patients en fin de vie qui écoulent leurs derniers jours dans un hôtel défraichi de Laval en raison de la pandémie est une situation « épouvantable », déplore François Legault. Le premier ministre a demandé à son ministre de la Santé, Christian Dubé, de voir rapidement à régler le problème.
« C’est épouvantable, quand j’ai lu ça… je ne peux pas m’imaginer au Québec, en 2021, on fait vivre ça à certains de nos aînés », a lancé le premier ministre en mêlée de presse, jeudi. Il dit avoir demandé au ministre Dubé de « revoir ça » avec le CISSS de Laval. « Le CISSS dit que c’est vraiment temporaire, mais c’est inacceptable, même temporairement », a tranché M. Legault.
La Presse a révélé jeudi que des patients de l’unité de soins palliatifs de la Cité-de-la-Santé vivent leurs derniers jours dans un hôtel Quality Suites, loué en entier par le CISSS. Des familles ont déploré le piètre état des lieux et des employés du CISSS ont demandé à changer de lieu de travail.
La députée péquiste, Véronique Hivon, marraine de la Loi sur l’aide médicale à mourir, a à son tour dénoncé la situation. « C’est extrêmement grave et désolant, et c’est l’antithèse de mourir dans la dignité. On a tellement travaillé au Québec sur cette question-là, que de lire ça ce matin, ça arrache le cœur, et ce n’est juste aucunement au diapason de tous les efforts qu’on a voulu mettre pour permettre aux gens en fin de vie d’avoir la mort la plus digne et conforme à leurs souhaits possible », a-t-elle indiqué jeudi.
« Pourquoi cet hôtel-là ? Pourquoi ne pas avoir pris un hôtel qui est capable d’offrir un minimum de confort et qui n’est pas vétuste ? Donc, je pense qu’il doit y avoir des actions immédiates qui doivent être prises. […] S’ils ont déménagé dans un hôtel, pourquoi avoir pris un hôtel vétuste ? Une question de coût, j’imagine ? Bien, je m’excuse, là, mais au point où on en est, il faut être capable d’offrir ce confort-là, cette dignité-là aux gens en fin de vie », a ajouté Véronique Hivon.
« C’est sûr que lorsqu’on voit ça, c’est vraiment troublant. Je pense que personne ne veut que ces choses-là se produisent à commencer par le ministre de la Santé. Je suis sûre qu’il ne veut pas que ça se produise. Il faut trouver des solutions avec le CISSS et trouver des alternatives qui pourraient être plus humaines et respectueuses de nos personnes qui sont en train de nous quitter », a lancé pour sa part la cheffe libérale, Dominique Anglade.
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois a rappelé « qu’il faut faire preuve de compassion » et « qu’il n’y a personne qui souhaite finir ses jours dans des circonstances comme celles-là ».
« Je pense que notre système de santé doit faire preuve de plus de compassion puis trouver une manière de mieux accompagner ces gens-là dans leurs derniers moments », a-t-il dit, estimant qu’il faut trouver des « endroits plus dignes » pour cette clientèle.