
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé, lundi 24 mai, à Marseille la création d’une nouvelle amende pour les guetteurs ou les squatteurs de halls d’immeuble, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. « A partir du mois d’octobre, je donnerai à tous les policiers et tous les gendarmes la possibilité de faire également une amende forfaitaire inscrite sur le casier judiciaire pour les guetteurs, ceux qui occupent les halls d’immeuble », a annoncé Gérald Darmanin, sur France bleu Provence, lors de son déplacement à Marseille sur ce thème.
Face aux difficultés pour caractériser ce délit, le ministre a expliqué que les forces de l’ordre pourraient s’appuyer sur les caméras de vidéosurveillance, les caméras-piétons que vont recevoir à partir de juillet tous les gendarmes et policiers mais aussi sur les constats et témoignages, évoquant, par exemple, les « gens qui crient parce que la police arrive ».
Déjà votée en mars 2019
Cette amende, « qui sera à la main du policier », s’inscrit dans une ambition de lutter contre l’organisation du trafic du quotidien et d’améliorer la qualité de vie des habitants de certains quartiers, où des guetteurs vont même jusqu’à vérifier l’identité des résidents et des visiteurs pour les laisser passer. Ce nouvel outil avait été voté en mars 2019, en même temps que l’amende forfaitaire pour consommation de cannabis de 200 euros, mais n’est pas depuis entré en vigueur. Son montant, voté à 200 euros, sera, selon les dernières déclarations de M. Darmanin, ramené à 135 euros d’ici à l’automne prochain.
A Marseille comme ailleurs, la police a mis en place une stratégie de « pilonnage » des points de deal. Cette stratégie a conduit dans les Bouches-du-Rhône à une augmentation très significative des opérations de police avec une hausse de près de 80 % des interpellations (607) entre janvier et la fin avril, comparé à 2019, avant la crise sanitaire. Sur la radio locale, le ministre de l’intérieur a également rappelé qu’il y avait eu « 480 opérations de police en quatre mois sur 150 points de deal [à Marseille], 841 gardes à vue et 139 incarcérations par l’autorité judiciaire ».