Le Nutri-score est appelé à évoluer. Adopté par sept pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse), ce logo nutritionnel fait désormais l’objet d’une gouvernance politique transnationale et d’un comité scientifique indépendant incluant des experts de chacun des pays. En France, c’est l’institut Santé publique France qui veille à la bonne application des règles du Nutri-score et à son utilisation par les entreprises qui s’inscrivent dans la démarche (celles-ci doivent notamment s’engager à afficher l’étiquette sur l’intégralité de leurs gammes, pour ne pas valoriser uniquement leurs produits les plus sains).
Courant 2023, plusieurs changements devraient intervenir dans la classification des aliments, après l’adoption, fin juillet, d’une « mise à jour » de l’algorithme du Nutri-score par l’ensemble des sept pays. « On présente un Nutri-score amélioré, qui a pris en considération de petites failles, compte tenu des connaissances scientifiques qui ont progressé », détaille le professeur Serge Hercberg, ancien président du programme national nutrition santé, dont les équipes ont étudié et mis au point cet étiquetage nutritionnel.
Parmi les principaux changements attendus, les classements des huiles : l’huile d’olive, jusqu’à présent classée C, passera en B, tout comme celles de colza et de noix. « Pour le consommateur, ce sont les trois huiles que l’on souhaite valoriser », explique M. Hercberg, parce qu’elles sont riches en Oméga-9 pour la première, et en Oméga-3 pour les deux autres. Les pains à base de farine complète seront mieux valorisés par rapport à leurs équivalents produits à partir de farines raffinées.
La viande rouge davantage pénalisée
Plusieurs fromages seront également reclassés, en fonction de leur teneur en sel et en matières grasses. Les fromages à pâte pressée pauvres en sel, comme l’emmental, rejoindront ainsi la ricotta et la mozzarella parmi les quelques fromages classés C. Les produits sucrés, notamment les céréales du petit déjeuner, seront notés plus sévèrement, tout comme les produits composés (plats préparés, pizzas prêtes à consommer), pour tenir compte de la transformation des produits.
Les charcuteries resteront quant à elles D ou E, et la viande rouge sera davantage pénalisée par le nouveau Nutri-score. « La modification du Nutri-score n’a pas été décidée pour faire plaisir à certains secteurs, mais pour être en meilleure adéquation avec les recommandations nutritionnelles, fait valoir Serge Hercberg. Certains restent très mécontents, notamment les producteurs de fromages et de charcuteries. »
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