(Québec) Il faudra attendre jusqu’en 2023 pour rattraper le retard provoqué par la pandémie dans les chirurgies. Québec a présenté jeudi son plan de rattrapage pour diminuer la liste d’attente pour subir une chirurgie, considérablement rallongée en raison de la pandémie.
Le gouvernement Legault estime que la liste d’attente pour subir une chirurgie reviendra au « niveau prépandémie » en mars 2023.
Le plan de rattrapage des interventions chirurgicales doit être finalisé au cours de l’été, laissait savoir le ministre de la Santé, Christian Dubé, la semaine dernière alors que le gouvernement tient à ce que le personnel de la santé, à bout de souffle, puisse avoir des vacances. Il expliquait vouloir cependant en présenter les grandes lignes au cours des prochains jours.
Ce plan sera donc mis à exécution l’automne prochain.
« Depuis plusieurs semaines, Dre [Lucie] Opatrny travaille en collaboration avec le réseau et toutes les parties prenantes, puis je le dis sincèrement, avec les syndicats, les grandes centrales syndicales, pour déposer à l’automne un plan d’action de reprise des chirurgies », a expliqué le ministre Dubé.
L’année 2021 sera dédiée à stabiliser la liste. En 2022, des actions seront posées pour réduire la liste. Québec espère mener 5000 chirurgies supplémentaires par mois pour reprendre le retard. Les moyens pour y arriver seront définis cet été.

« C’est peut-être que l’échéancier peut paraître des fois, dans certains cas, lointain et ça, on en est conscient, mais je pense que c’est quand même notre travail puis notre rôle d’être réaliste », a fait valoir le ministre Dubé. « C’est à partir de 2022 qu’on va commencer à voir vraiment une diminution importante. Ça, c’est encourageant et en 2023, bien ce sera le retour au niveau d’avant la pandémie puis comme le dirait, souvent, le Dre Opatrny : On espère encore mieux », a-t-il ajouté.
En ce moment, le taux de délestage dans les hôpitaux du Québec tourne autour de 11 %. Au plus fort de la pandémie, jusqu’à 50 % des chirurgies ont été reportées, ce qui a eu pour effet de gonfler la liste d’attente. On estime que lors de la première vague au moins 30 000 chirurgies ont été remises à plus tard. C’est vraiment la première vague qui a provoqué le plus de retard, a mentionné Dre Opatrny.
Pour l’heure, on estime qu’environ 145 000 personnes sont en attente d’une chirurgie au Québec. Avec la pandémie qui perd de la vitesse, la liste n’a pas augmenté depuis les derniers mois et a même diminué légèrement. Le ministre de la Santé tient aussi compte d’une « liste invisible » de patients qui ne sont pas inscrits sur la liste d’attente, mais qui auront besoin d’une chirurgie.
On estime que les consultations et les réquisitions pour les opérations ont diminué de 24 % pendant la pandémie. M. Dubé demande en ce sens aux patients de se manifester auprès de leur médecin traitant pour prévoir un plan de rattrapage qui sera réaliste.
Pendant la crise sanitaire, Québec a conclu 25 ententes avec des cliniques médicales privées pour accélérer la reprise des chirurgies. Le secteur privé continuera de faire partie de la solution pour rattraper le retard.