Une entente de principe a été conclue entre Québec et la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) en vue d’améliorer l’accès des Québécois aux soins de premières lignes.
Publié à 15h11
Selon une missive de la FMOQ adressée dimanche à ses membres, la participation « individuelle » aux mesures qui se retrouvent dans cette entente sera « volontaire » et celle-ci ne prévoit « aucune pénalité ni obligation ».
« [Nous] croyons sincèrement que cette entente améliorera non seulement l’accès aux soins, entre autres pour les patients orphelins, mais qu’à terme, elle permettra aussi aux médecins de famille d’évoluer dans un environnement de travail davantage stimulant, moins lourd et où tout ne reposera plus seulement sur leurs épaules », indique le président de la FMOQ, Marc-André Amyot.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait déjà laissé planer la menace de sanctionner les médecins de famille qui ne prennent pas assez de patients en charge.
Les membres de la FMOQ seront informés des détails de l’entente lors de séances virtuelles qui se dérouleront du 9 au 19 mai prochains. Une fois ces séances complétées, ils seront appelés à approuver à la mise en place de ces nouveaux paramètres dans le cadre d’un vote électronique consultatif.
Mesures structurantes
Mais déjà, la FMOQ prévoit « la mise en place de plusieurs mesures structurantes proposées en grande partie par la Fédération, et abondamment abordées lors de la tournée des associations de l’automne dernier », dont :
- Le déploiement à la grandeur du Québec de Guichets d’accès première ligne (GAP) pour orienter les patients vers le bon professionnel et au bon endroit.
- L’entrée en vigueur d’un nouveau mécanisme permettant à un patient d’être pris en charge par un Groupe de médecins de famille (GMF) et non pas par un seul médecin de famille.
- Des incitatifs favorisant, pour la clientèle inscrite auprès d’un médecin, l’accès à davantage de rendez-vous rapides.
Cette entente de principe n’indique d’aucune façon la fin de l’opposition de la FMOQ à certains articles contre-productifs du projet de loi 11
Marc-André Amyot, président de la FMOQ
La FMOQ s’oppose farouchement au projet de loi 11 et a réclamé son abandon en commission parlementaire, en février. Le syndicat y voit « une version actualisée de la désolante loi 20 » de l’ex-ministre Gaétan Barrette. On craint que le projet de loi 11 ne permette finalement l’imposition de mesures coercitives prévues dans cette loi, mesures qui n’ont jamais été appliquées, faut-il le rappeler.
De son côté, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a souligné dimanche la conclusion de cette entente, « le fruit de plusieurs mois de discussions, parfois intenses, mais toujours avec la vision partagée que le statu quo n’est plus une option en matière d’accès ».
« Je salue la volonté de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec de mettre de l’avant de nouvelles idées et leur ouverture à voir autrement l’accès à la première ligne. Nous sommes conscients que ces changements nécessiteront un accompagnement, de la résilience et l’apport de nombreux partenaires, dont les établissements de santé et les départements régionaux de médecine générale (DRMG) de chaque région. Je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons changer les choses pour le bien de la population et de notre système de santé », a-t-il aussi indiqué.